lundi 13 avril 2015

Le Maroc anglophone

Tedx Maroc

Au niveau des événements dont la communication se déroule essentiellement en anglais et qui prend de plus en plus d’ampleur au Maroc, il existe la série de conférences Tedx Maroc. Il s’agit d’un programme indépendant et local créé par Ted event sous la licence de la fameuse série américaine de conférences Ted (Technology, Entertainment and Design) qui a vu le jour depuis 1984 aux Etats-Unis pour diffuser des idées, mais pas n’importe quelles idées ! Uniquement celles qui méritent d’êtres diffusées, comme le dit leur slogan « Ideas worth spreading ». A l’instar d’autres pays, le Maroc a commencé à organiser cet événement et ce depuis 2010. Une belle initiative qui prend forme et qui s’est déroulé jusqu’à présent dans plusieurs villes: Casablanca, Rabat, Khouribga, Kénitra et Marrakech. Chaque ville a ses propres organisateurs qui peuvent changer chaque édition. Au niveau du contenu, Tedx Marrakech –à titre d’exemple- dont la 4ème édition vient de se dérouler le samedi 28 février 2015 avait comme thème « Always look at the bright side ». C’est une femme anglaise d’une grande culture qui est derrière son organisation. Il s’agit de Vanessa Branson qui est aussi la fondatrice de la Biennale de Marrakech et dont la 5ème édition a eu lieu en février 2014 sous le thème « Where are we now ? »…

Centres culturels

Les centres culturels se comptent certes sur le bout des doigts, mais parmi les exemples qui peuvent être cités, il existe Dar America à Casablanca qui dépend du consulat des Etats-Unis. Ce centre culturel est équipé d’une bibliothèque et organise régulièrement des activités culturelles. Au nord du Maroc, il y a le musée de la légation américaine à Tanger ou The Tangier American Legation Institute for Moroccan Studies (TALIM) qui est à la fois un musée et un centre culturel. En plus d'une salle dédiée à l’écrivain américain Paul Bowl, ce musée représente principalement une collection de peintres marocains et étrangers qui ont résidé à Tanger. Le musée participe également au développement de cette ville notamment de l’ancienne médina où il se trouve en proposant des cours d’alphabétisation, de broderie et de cuisine aux femmes qui habitent ce quartier…A part ces centres étatiques, il existe des structures privées comme "Culture Vultures" qu’on peut considérer comme centre culturel aussi. Doté d'une résidence d'artistes à Sefrou, ce centre encourage également et principalement les artisans de Fès. Derrière ce projet culturel d'envergue, une dame anglaise qui s'appelle Jess Stephens.

Peace Corps

Apprendre anglais dans la zone rurale est possible grâce aux missionnaires américains du Corps de la Paix ou Peace Corps. Ce sont des enseignants bénévoles qui ont décidé d’apporter du renouveau à la campagne du Maroc en donnant des cours d’anglais là où il y a moins d’accessibilité à l’éducation et à l’information en général. Certaines personnes peuvent trouver cette mission purement diplomatique, voire louche. C’est diplomatique certes pour développer davantage les relations internationales, car c’est le Maroc qui a été parmi les pionniers à avoir invité le Corps de la Paix vers les années soixante dont l’objectif principal est de coopérer afin d’améliorer certains domaines encore fragiles tels que la jeunesse, la santé, l’entreprenariat et l’environnement. 

Centres de langues et écoles

Dans la zone urbaine, l’apprentissage de l’anglais est plus facile et occupe déjà une place importante grâce au réseau des centres américains installés notamment dans les grandes villes. Le premier centre américain ou American Language Center (ALC) au Maroc est celui de Rabat qui a été créé vers la fin des années 50. En outre, il y a les British Council et les British Centre. A part les centres de langues destinés aux enfants et aux adultes, il existe les American Schools au Maroc (avec un cursus complet primaire, collège et lycée) à l’instar des écoles françaises qui fournissent un baccalauréat international. Par ailleurs, l’enseignement supérieur est doté de quelques universités privées américaines et anglaises dont la plus ancienne est bien évidemment Al Akhawayne d’Ifrane fondée en 1993. Ainsi que les universités publiques dont les facultés des lettres sont toutes dotées d’une filière en littérature anglaise. Il est à rappeler également qu’à côté du français et de l’anglais, d’autres langues étrangères sont enseignées et parlées au Maroc comme l’espagnol et l’allemand. Malgré que certaines personnes pessimistes puissent rétorquer que le taux d’analphabétisme est assez élevé au Maroc, alors comment réussira-t-on à apprendre encore d’autres langues ? Or, l’apprentissage des langues étrangères devient une nécessité que l’école et la société doivent encourager et faciliter à tout prix dans le secteur public et privé. 

Vers la voie de l’anglophonie

Après la francophonie, le Maroc va de plus en plus vers la voie de l’anglophonie et de l’anglicisation des études, mais aussi du marché du travail. En communication, en hôtellerie ou en tourisme en général, l’anglais est devenu omniprésent. Certains recruteurs exigent au moins le bilinguisme : français et anglais. D’ailleurs certains intitulés de poste sont carrément en anglais comme : curator, manager ou mediator…Le Maroc pourrait même célébrer plus tard la journée de l’anglophonie à l'instar de la journée de la francophonie célébrée chaque 20 mars. Dans un pays aussi riche au niveau linguistique et culturel avec sa langue maternelle et sa propre culture, le Maroc devient de plus en plus un pays multilingue et cosmopolite avec la présence de plusieurs communautés de différentes nationalités française, belge, espagnole et italienne…Mais aussi une grande communauté de l’Afrique subsaharienne et davantage de migrants en provenance des pays arabes voisins…

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