dimanche 20 décembre 2015

Souad Sbibi, une jeune femme technicienne de troupe

D’origine d’Oujda, Souad Sbibi est titulaire d’un baccalauréat en sciences mathématiques en 1997 à El Aïoun Sidi Mellouk (village situé à 60 km d’Oujda) où elle était parmi la première promotion de cette branche là-bas. Une fois son baccalauréat en poche, elle prépare son Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) en Génie électrique à l’Ecole Supérieure de Technologie d’Oujda où elle était en première année la seule étudiante fille parmi une promotion de 70 étudiants garçons.

Boulimique d’études techniques, Souad Sbibi a suivi une deuxième formation en maintenance des systèmes automatisés pendant une année et a préparé aussi un diplôme de technicienne en bâtiment et génie civil et elle était parmi les lauréats de cette branche.

Après ses études pointues, Souad Sbibi a commencé enfin à travailler et a participé dans un projet de construction d’autoroutes en tant que technicienne de travaux de chantier. Souad Sbibi a expérimenté des conditions difficiles comme travailler en plein air,  dans la poussière et sous la chaleur, avoir un contact avec des ouvriers hommes et faire des déplacements fréquents…

C’est à cause justement de toutes ces conditions difficiles, en plus de la non stabilité de cet emploi,  qu’elle décide de changer de voie du jour au lendemain en passant un concours du Ministère de la Culture pour occuper le poste de technicienne de son et d’éclairage et ce depuis 2007 après son admission.

Souad Sbibi a d'abord été affecté à la Maison de la Culture de Sidi Rahal dans la région de Marrakech, pour devenir ensuite un cadre administratif jusqu’à nos jours au sein de la Direction Régionale de la Culture à Marrakech. Grâce à son travail, elle a obtenu récemment sa carte d’artistes spécialité en art dramatique.

Souad Sbibi nous confie que travailler comme technicienne de son et d’éclairage dans une salle de théâtre, est aussi pénible que le travail de technicienne de chantier. En effet, elle doit travailler tard le soir et utiliser un matériel lourd à déplacer comme une échelle ou des projecteurs…Malgré cela, elle s’en réjouit car elle est passionnée d’art et de culture.

A part la formation continue dont elle peut bénéficier à l’administration, Souad Sbibi est autodidacte et a suivi plusieurs formations (des fois payantes) en audiovisuel, en photographie, en reportage et dans le journalisme. Par ailleurs, lorsqu’elle était encore en poste à Sidi Rahal, Souad Sbibi s’était inscrite à la Faculté des Lettres Cadi Ayyad de Marrakech pour préparer une licence professionnelle en études cinématographiques et audiovisuelles qu’elle a obtenue en 2010.

A côté de son travail administratif actuel à Marrakech, Souad Sbibi n’a pas cessé de travailler comme technicienne de troupe, mais en freelance. Elle se déplace souvent  en tournée dans plusieurs villes (comme Tétouan, Ben Guerir, Ait Ourir, Oujda, Tata, Nadour, Fès, Meknès, Zagora et Kelaat Magouna) avec des troupes de théâtre comme « Le Club Artistique Marrakech Coumidia » qui est parmi les plus anciennes troupes de théâtre à Marrakech.

Par ailleurs, Souad Sbibi est passionnée de musique, de sport et de photographie. Elle a suivi des cours en solfège et joue un peu le violon. En sport, Souad Sbibi a obtenu il y a longtemps une ceinture noire de Karaté. Elle consacre un peu de son temps libre aussi au travail associatif. Son travail photographique reste encore modeste, mais Souad Sbibi a déjà eu l’opportunité d’exposer dans le cadre des expositions collectives dédiées aux jeunes photographes ici au Maroc et ailleurs. En effet, grâce à « L’association Ibdaa pour l’art et la culture » de Ben Guerir, Souad Sbibi a participé à une exposition de photographie à Gabès en Tunisie en mars 2014 dans le cadre du premier festival du cinéma de l’environnement.

Energie débordante, intelligence de l’esprit et polyvalence, Souad Sbibi a toutes les qualités pour accomplir son métier actuel ainsi que les métiers précédents qu’elle a occupés et encore d’autres métiers. C’est une jeune femme aux multiples talents dont seul son entourage en a conscience…


*Je tiens à remercier Souad Sbibi, cette petite génie, d'avoir accepté de partager généreusement avec les lecteurs tous ces détails sur son parcours professionnel intéressant et je tiens à la remercier aussi pour la photo.