lundi 27 juillet 2015

Le crowdfunding en question

Qu’est-ce que le crowdfunding et bien d’autres questions posées directement aux pionniers du crowdfunding au Maroc : Smala & Co. 

Le crowdfunding, c’est quoi ? Et quelle est sa date d’introduction au Maroc ?

Le crowdfunding est littéralement, le financement par la foule. C’est une méthode de financement participatif dans laquelle un porteur de projet sollicite la contribution financière de sa communauté en échange, en fonction du modèle, d’une contrepartie ou d’une partie du capital. Il permet avant tout de constituer une communauté autour d’un projet et de bénéficier d’une exposition positive auprès du grand public. Avec smala & co nous avons été les premiers à introduire ce concept au Maroc en juin 2014, même si certains marocains avaient déjà expérimenté ces pratiques sur des plateformes étrangères. 

Smala, c’est quoi ?

Smala est une francisation d’un mot arabe classique « zmala ». En langue française cela signifie la famille, la tribu. En arabe classique cela faisait référence aux caravanes qui accompagnaient les touaregs dans leurs voyages. L’idée sous jacente c’est qu’ensemble, avec sa famille, ses amis et une communauté élargie, on est capable d’accomplir de grandes choses.

Smala peut travailler avec quel type d’entreprise exactement ? Et qu’est-ce que Smala peut apporter aux jeunes entrepreneurs détenteurs de projets émergents et de projets culturels notamment ? 

Nous travaillons à la fois avec des particuliers, des entreprises mais également des associations. Ils doivent porter des projets déjà muris qui présentent un intérêt général. C’est pourquoi nous privilégions quatre types d’activités : le green entrepreneurship, le social entrepreneurship, les projets culturels ainsi que les projets collaboratifs. Nous apportons aux porteurs de projets une méthodologie et un savoir-faire en matière de marketing et de communication des projets. 

Peut-on considérer que le crowdfunding est une nouvelle forme du mécénat ?

Non, dans la mesure où le mécénat est réservé aux plus aisés et qu’il exclut en général la notion de contre don ou de rémunération alors que toute personne peut décider d’aider un jeune porteur de projet plein d’avenir, à hauteur de ses moyens et surtout que dans la plupart des modèles de crowdfunding, il obtient un retour (produit, intérêts ou capital).

* Je tiens à remercier Arnaud de SMALA d’avoir répondu ouvertement à ces questions. Et je tiens à préciser que c'est grâce à la plateforme d’échange de livres BOOKSWAPR que je découvre SMALA.

lundi 20 juillet 2015

Google Cultural Institute


Google Cultural Institute ou l’Institut Culturel de Google est une galerie virtuelle qui expose des collections de galeries prestigieuses du monde entier sur leur site www.google.com/culturalinstitute


Ce site propose une visite guidée et trois grandes rubriques : « Art Project », « Evénements historiques » et « World Wonders » ou merveilles du monde. La première rubrique rassemble des collections artistiques du monde entier à découvrir en ligne. La seconde suggère d'explorer des expositions qui racontent des faits historiques. Et la troisième comme son nom l'indique présente des sites du patrimoine mondial.

Par ailleurs, les collections qui concernent le Maroc sont consultables sur la page www.google.com/culturalinstitute/browse/maroc ou en cherchant par pays. En outre, le site propose à son utilisateur de créer sa propre galerie où il peut rassembler sa sélection d'œuvres d'art à partager avec son entourage…

lundi 13 juillet 2015

Quand Marrakech était la capitale


© MB, Qoubba almoravide et mosquée Ben Youssef derrière
Depuis sa création par le sultan almoravide Youssef Ben Tachefine et selon l’histoire, Marrakech était la capitale de plusieurs dynasties qui se sont succédées au Maroc. Elle était la capitale d’abord des Almoravides, ensuite des Almohades et enfin des Saadiens. 

A partir de la fin du XIe siècle, Marrakech a commencé à connaître un développement scientifique grâce aux savants ramenés par les souverains almoravides de l’Espagne au Maroc[1]. C’est sous leur règne aussi que la bibliothèque et la mosquée Ben Youssef à Marrakech ont vu le jour grâce à leur fondateur Ali Ben Youssef. Alors que la médersa Ben Youssef a été construite plus tard sous le règne des Saadiens[2]. 


© MB, Médersa Ben Youssef

En se dotant d’écoles et de bibliothèques sous le règne des Almohades, Marrakech a pu rivaliser même avec Fès et les grandes villes andalouses en matière d’enseignement. La cour almohade a pu séduire savants et poètes grâce au mécénat[3].

Passionné de philosophie, Abou Yaâcoub Youssef (1163-1184) va pouvoir rencontrer le cadi Mohammed Ibn Rochd (Averroès), sous l’incitation d’Ibn Tofayl (lui-même grand philosophe). Le sultan, qui va apprécier le génie de ce philosophe andalou dès leur premier contact, va le convoquer plus tard pour lui demander de traduire les écrits d’Aristote[4]. Marrakech va devenir ainsi « centre de la philosophie arabe à son apogée » comme l’a qualifié Gaston Deverdun[5]. N’est-ce pas sous l’encouragement d’un prince que des traductions aussi importantes dans l’histoire voient-elles le jour ?

A côté de son soutien pour les philosophes, Abou Yaâcoub Youssef (pendant son séjour beaucoup plus à Marrakech, alors capitale des Almohades, qu’à Séville) aimait s’entourer de poètes, de médecins et mathématiciens. Il les encouragea à écrire en leur accordant des pensions et gratifications[6]. Son fils Abou Youssef Yaâcoub (1184-1198/9), appelé aussi Yaâcoub al-Mansour (le Victorieux), a essayé de perpétuer le mécénat tel qu’il a été pratiqué par son père au profit des arts et des lettres. Or, sous l’influence des fouqahas andalous, il exila le philosophe Ibn Rochd à Lucena, près de Cordoue pour un certain moment. Il brûla aussi ses livres avant qu’il ne décida finalement de le rétablir sous sa protection, comme il était sous le règne de son père. Ce philosophe a rejoint effectivement Marrakech où il est resté jusqu’à ce qu’il mourra en 595/1198[7].

© MB, Minaret de la Koutoubia
Par ailleurs, Abou Yaâcoub Youssef a dû installer le quartier des Librairies (derb al-Koutoubiyyine), autour de la mosquée des Librairies (jamiî al-Koutoubiyyine). Celle-ci a été fondée par son père Abd al-Moumen sur les ruines du palais almoravide Qasr al-Hajar à Marrakech[8].

* Ce texte est extrait de mon mémoire de fin d'études.



[1] G. DEVERDUN, Marrakech des origines à 1912, Tome I, Editions Techniques Nord-africaines, 1959, p. 131.
[2] Ibid, p.373.
[3] Ibid, pp. 260, 261 et 265.
[4] Ibid, pp. 206 et 207.
[5] Ibid, p. 205.
[6] L. BENJELLOUN-LAROUI, Les bibliothèques au Maroc, Collection Islam d’hier et d’aujourd’hui, Editions G.-P. Maisonneuve et Larose, 1990, p. 27.
[7] Ibid, p. 28.
[8] Ibid., pp. 27 et 28.

lundi 6 juillet 2015

Le ramadan culturel رمضان الثقافي

Sacré, le mois du ramadan est une période culturelle par excellence aussi. En effet, de plus en plus d'organisateurs privés ou publiques adaptent une programmation spécifique à ce mois. Une programmation qui peut varier entre chants soufis, poésie mystique et musique sacré comme madih et samaa...

Le religieux et le culturel s'entremêlent, car chaque pays voire chaque ville a ses propres traditions ancestrales pour célébrer le ramadan avec certains points communs. Or, l'ambiance du ramadan reste en général la même dans tous les pays musulmans.

Au Maroc par exemple, le ramadan est accentué par plusieurs petites célébrations religieuses tout au long de ce mois. Il y a le 15ème jour qui est important, mais aussi la nuit du destin qui est célébrée le 27ème jour. Ces deux nuits, ainsi que les dix derniers jours du ramadan sont marqués par davantage de prières dans les mosquées. Ces lieux de culte qui sont embellis pendant le ramadan.

Une fois les prières terminées, place à l'hospitalité et à la générosité chez soi. Les liens familiaux doivent être renforcés à travers les visites. Des petits festins sont organisés le soir spécialement à ces occasions.

Par ailleurs, le mois du ramadan est une belle occasion pour développer les opérations caritatives et cultiver la culture de solidarité. C'est un mois qui doit mettre en avant tout ce qui touche à l'humanitaire et aux bonnes actions. Ces actions qui ne doivent pas être l'apanage du mois du ramadan uniquement...