lundi 29 juin 2015

"Soufi, mon amour"

Cet article invité a été rédigé et publié par Mohamed Anouar Sadiq en date du 6 mars 2015 sur son blog zlivresque.blogspot.com
Vice-président au "Réseau de lecture au Maroc", Mohamed Anouar Sadiq est fondateur de plusieurs blogs dont "le zèle livresque" et la page Facebook "Le Sadiq" https://www.facebook.com/AnouarsBlog
Je tiens donc à remercier ce blogueur, de m'avoir autorisé à republier ce texte qui décrit surtout ses impressions de lecture à propos de "Soufi, mon amour" d'Elif Shafak. Lui qui est un grand lecteur et passionné de littérature turque. Ce roman a fait l'objet, à titre de rappel, d'une rencontre, organisée par le réseau de lecture de Marrakech et modérée par Asmaa Farah présidente du réseau local et Mohamed Anouar Sadiq du réseau de Casablanca. Cette rencontre, à laquelle j'ai eu l'occasion d'assister, a eu lieu le 29 mai dernier au café littéraire Karma à Marrakech.

En cette journée bénite soit-elle, j’ai terminé l’écrit d’Elif Shafak, « Soufi, mon amour ». Un écrit qui m’a transporté hors temps et espace. Richissime œuvre comportant deux parties l’une traitant la rencontre de Shams (Soleil) de Tabriz derviche errant et le très réputé Mewlana Djalal Dine Rûmi qu’on définit comme un mystique persan musulman qui a profondément influencé le soufisme et qui a reçu très tôt le surnom de Mawlānā, qui signifie “notre maître”. Son nom est intimement lié à l’ordre des “derviches tourneurs” ou Mevlevis, une des principales confréries soufies de l’islam, qu’il fonda dans la ville de Konya en Turquie. Il écrivait tous ses poèmes en persan (Iranien). La rencontre de ses deux hommes va enfanter la Sema célèbre danse soufie. Une histoire encrée dans un conte romanesque entre Aziz (Ecrivain errant) et Ella femme au foyer au service d’un éditeur.

Succulente, est l’adjectif qui collerait le mieux à cette écrivaine bourrée de talent. Par son style et sa narration, Elif m’a fait chavirer de bout en bout, me gardant en haleine et me donnant envie de lire son œuvre avec la plus grande des attentions. Les parenthèses ouvertes et refermées aussitôt m’emmenèrent dans une valse éternelle loin de la réalité aussi déprimante et amère qu’elle le soit.

Stimulant, c’est là où j’ai trouvé le S de soufi (Sufi en Anglais). Soufi mon amour a stimulé les sentiments que j’avais ressentis à ma première lecture de « Samarcande » d’Amine Maalouf. Moult sensations ont dansé dans mes entrailles au rythme de la sema. Entre hésitation et courage se cachaient amour et haine, cruauté et compassion, survolée de désir et de répulsion embrassant foi et blasphème.

Utopique, peut-être ou pas (pour l’U de Sufi). Le rêve de Chams de Tabriz et Mawlana Rûmi de voir un monde chanter et danser à l’unisson sous les mélodies de l’amour et du Ney. L’utopie fait partie intégrante du rêve qu’ils ont enfanté par leur amour, leur sagesse et leur empathie envers tous ceux à qui la vie n’a pas offert de cadeau pour une raison ou une autre. Un regard doux pour une catin, une caresse pour un lépreux et des mots pour un ivrogne.

Fabuleusement narré, le livre avec ces quarante-quatre règles manifeste son pouvoir sur les personnages, mais aussi sur le lecteur que je suis. Chaque règle prononcée était l’occasion pour moi de méditer dans son sens dissimulé « Al-Batn ». Suivant ainsi les percepts de Chams dans sa compréhension des textes sacrés ou je cite "il y a quatre niveaux de la compréhension des textes sacrés les trois premiers atteignable par la volonté de l’homme tandis que le quatrième n’est atteint que par un don divin." À chaque instant de notre courte vie, on rencontrera une situation où l’usage des règles de chams peut paraître une normalité et d’un pouvoir déconcertant. 

Enfin, j’aurais pu partager avec vous un billet ou seuls des critiques y seront placées. Mais j’ai choisi de partager avec vous les sentiments que ce manuscrit m’a apporté. Le seul bémol d’Eli Shafak et cette mention d’une anecdote où elle invite la Leila de la Djahiliya à l’époque Abassid de Haroun Rachid. Je termine sur cette note en souhaitant à tous et à toutes d’emprunter le chemin de l’amour, seule voie pour trouver la paix intérieure, la même que moi j’ai trouvé dans la voie du SoufI.

*« Soufi, mon amour » Elif Shafak Editions Phébes, existe aussi en format poche aux éditions 10/18.
*Billet rédigé quelque part entre Marrakech et Casa un Avril 2013 et mis à jour un 06 mars entre Kenitra et Casa.

Mohamed Anouar Sadiq

lundi 22 juin 2015

Quand la calligraphie arabe inspire la jeunesse

L’histoire de la calligraphie arabe n’est pas récente. Elle remonte à priori à la toute première écriture du Coran. L’apparition de cette écriture est donc étroitement liée à l’avènement de l’Islam. Utilisée de prime abord sur papier, la calligraphie arabe sera utilisée après sur différents supports comme la céramique et le plâtre. A présent, la calligraphie arabe est devenue de plus en plus sophistiquée. Elle est utilisée pour créer des logos, dessins et designs destinés à différents usages…

© Hecham Amajjoud

Il y a certes de grands calligraphes arabes et étrangers qui ont participé au rayonnement de l’art de la calligraphie arabe en Orient et en Occident. Une véritable promotion de cet art a été réalisée à travers des expositions internationales et des festivals pour devenir finalement un art universel. Mais il y également une jeune génération de calligraphes marocains méconnus encore du grand public. Ce sont des jeunes passionnés de cet art qui apprennent petit à petit tout en imitant le travail des grands maîtres. C’est le cas du jeune artiste Hecham Amajjoud.


Hecham Amajjoud en pleine création

Né en 1994 à Skhirat et d’origine berbère, Hecham Amajjoud a appris tout seul la calligraphie arabe en expérimentant les différents styles d’écriture. Ce jeune calligraphe utilise son stylo moderne et mélange un peu tous les styles. Car ce qui est important pour lui, c’est essentiellement l’esthétique du dessin et son originalité.

4 œuvres signées Hecham Amajjoud 
dont la Joconde revisitée par cet artiste

A côté de la calligraphie arabe, Hecham Amajjoud maîtrise la peinture 3D, la peinture sur pierre. Mais aussi la sculpture sur bois et la sculpture sur plâtre. Passionné de décoration d’intérieur aussi, ce jeune talentueux est sollicité à présent par des propriétaires de maisons privées afin de décorer d’une manière créative et artistique les murs, les toits et les portes. Il essaie d’expérimenter plusieurs matériaux et techniques pour créer aussi bien de petites que de grandes pièces d’art…

*Je tiens à remercier Hecham Amajjoud pour ces informations sur son travail et pour ces visuels.

lundi 15 juin 2015

Toutes les adresses culturelles sur artmap.ma


Dans un ancien article, il était question de rappeler brièvement que grâce à une association à but non lucratif basée à Casablanca, le Maroc vient de se doter depuis septembre 2014 d’une nouvelle plateforme www.artmap.ma qui permet de rassembler tous les acteurs culturels qui existent au Maroc. Et qu’il s’agit de l’association Racines qui avait lancé une étude approfondie autour des « Etats généraux de la culture au Maroc » avec la coordination de son président Aadel Essaadani et de l’intellectuel Driss Ksikes…

A présent, il s’agit de développer davantage cette question. Lors d’un atelier préparatoire en séance publique qui a eu lieu à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM) à Rabat le 25 septembre 2014, les initiateurs de ce projet ont d’ores et déjà présenté artmap.ma. Cette cartographie culturelle est devenue consultable et fonctionnelle depuis le 12 novembre 2014 lors des « Etats généraux de la culture au Maroc » qui a eu lieu toujours à la BNRM.

A côté de son rôle de classer et de répertorier par discipline et par ville, artmap.ma offre une certaine visibilité pour des artistes de différents domaines et de différentes villes marocaines. En outre, cette base de données facilite l’accès aux adresses des professionnels dans l’édition, le théâtre, le cinéma, la photographie et la musique…

Les artistes et acteurs culturels sont désormais sollicités pour s’inscrire sur artmap.ma. D’abord pour mettre à jour cette plateforme et pour contribuer à son succès. Ensuite pour participer à cet inventaire national au service du développement culturel du pays. Et enfin pour bénéficier éventuellement d’une certaine notoriété auprès du public au Maroc et à l’étranger.

Racines ou Joudour en arabe est une « association pour la culture, le développement, la promotion de l’industrie créative et la coopération en Afrique » qui a vu le jour en septembre 2010 à Casablanca. Dans le cadre d’une coopération Sud-Sud, cette association marocaine et à but non lucratif émane en fait du réseau culturel Arterial Network créé au Sénégal en 2007. Ce réseau est présent actuellement dans 35 pays africains. Et Racines abrite le secrétariat de l’organisation pour l’Afrique du Nord.

D’autre part, l’association Racines vient d’élire en avril 2015 les nouveaux membres de son bureau. En effet, Raymond Benhaim est élu nouveau président pour succéder à Aadel Essadani qui devient coordinateur général. Ahmed Madkouri prend les fonctions de secrétaire général, mais l’équipe opérationnelle demeure la même avec El Méhdi Azdem coordinateur de projets dont celui de artmap et Dounia Benslimane qui occupe le poste de directrice exécutive.

Par ailleurs, la publication de l’étude sur les «Etats généraux de la culture au Maroc » est désormais accessible au public et téléchargeable en pdf sur les liens ci-dessous, dans les deux langues : arabe et française. Cette étude, dont la durée de préparation est de deux ans et demi, est considérée par ses initiateurs comme uniquement « une première base de travail » et « un numéro zéro d’un plan de travail pour une politique culturelle au Maroc »…

http://www.racines.ma/node/529

*J’ai assisté à l’atelier préparatoire des « Etats généraux de la culture au Maroc » et je viens de contacter dernièrement El Méhdi Azdem pour me renseigner davantage à ce propos. Je tiens d’ailleurs à le remercier pour toutes ces informations sur artmap.ma et pour les liens pour accéder à cette étude précieuse.

lundi 8 juin 2015

Younes et son talent «magique»

En plein tournage de Médi 1 TV
Surnommé le magicien par ses amis, ses collègues de travail et tout son entourage, Younes devient une petite célébrité dans sa ville natale : Marrakech. Sa passion n’est pas habituelle : C’est tout simplement de la magie. Il est ainsi parmi les jeunes pionniers de sa génération dans ce domaine.

Informaticien de formation et de métier, ce jeune de 29 ans a commencé à apprendre l’art de la magie depuis 2007 parallèlement à ses études en informatique. Autodidacte, il a appris tout seul sur Internet en lisant des livres et en regardant des vidéos des magiciens étrangers sur cet art si rare au Maroc.

Ce jeune magicien ne sera pas découragé pour autant. Il commença à assister dès 2008 au festival international de la magie de Marrakech. Une occasion pour lui d’aller voir et rencontrer directement des magiciens internationaux. Il prendra après des cours de théâtre et de magie pour développer sa performance sur scène.

Malgré que le festival de la magie de Marrakech n’existe plus, ce jeune magicien ne se découragea pas et participa en 2011 au festival de la magie d’Essaouira. Accompagné d’un concours destiné aux jeunes magiciens marocains, ce festival a permis à Younes de gagner le 1ème prix. En plus, il était le seul marrakchi à avoir participé parmi une dizaine de magiciens venus notamment de Casablanca.

En 2012, il participa au festival de la magie d’Agadir où il gagna le 3ème prix. Une année plus tard, il se rattrapa en gagnant le 1er prix au même festival.  Il enchaîna les petits succès nationaux et réalise aussi un petit passage à l’antenne de Médi 1 TV en 2014.

Le magicien amateur qu’il était au départ, devient semi-professionnel. Il maîtrise à présent les jeux de carte, les jeux de scène et les grandes illusions. Il a acheté aussi son propre matériel qu’il a commandé de la France.

« Quand on veut on peut » ! C’est « la baguette magique » de ce jeune artiste. En effet, malgré la rareté voire l’absence des opportunités au Maroc pour développer son talent de la magie, Younes ne se démotiva point. Et malgré que tous les festivals de la magie aient disparu, il y a toujours une petite lueur d’espoir pour lui et pour les jeunes passionnés de cet art. Et ça sera à Béni Mellal cette fois-ci où il participera à la 1ère édition d’un festival de la magie dans le courant de cet été.

Pour contacter Younes le magicien
dream_magic@live.fr

*Je remercie Younes pour toutes ces informations « magiques » et pour la photo aussi.

lundi 1 juin 2015

Troc de livres à la moderne sur bookswapr.com


« N'tbadlou l'ktouba fabor! » ou « échanger des livres gratuitement » est la devise de BOOKSWAPR qui est une nouvelle plateforme au MAROC qui permet d’échanger des livres papier entre particuliers. Initié par Ali Stouky et la société « Geexellence », BOOKSWAPR est un projet innovant dont le souci est de rendre le livre accessible gratuitement à tout le monde et de répandre la passion de la lecture notamment entre les jeunes marocains.

Agé de 33 ans et originaire de Marrakech, Ali Stouky est titulaire d’un diplôme d'ingénieur d'état en informatique et lauréat de l’Ecole Nationale des Sciences Appliquées (ENSA) de Marrakech. Cet ingénieur en informatique passionné de lecture, rêve de faire partager sa passion, de créer une communauté de lecteurs qui pourront échanger leurs goûts, leurs avis et leurs coups de cœur…

Le principe est très simple : il faut s’inscrire gratuitement sur BOOKSWAPR et constituer sa propre bibliothèque virtuelle et échanger des livres avec les autres inscrits. Une fois deux personnes se mettent d’accord sur les livres à échanger en ligne, ils doivent se rencontrer pour effectuer l’échange. En effet, il ne s’agit pas d’échanger des livres numériques sur le Web mais des livres imprimés.

Cette plateforme est donc la première en son genre au Maroc, en Afrique et dans le monde arabe comme l’indique son fondateur. Elle s’inscrit dans un cadre social, culturel et environnemental. Destinée à tous les passionnés de la lecture de tout genre (Littérature, Bandes dessinés, Mangas, etc.) et dans toutes les langues, mais aussi aux élèves et aux étudiants intéressés par l’échange ou la vente des manuels scolaires et parascolaires.


BOOKSWAPR envisage de réaliser sa première caravane d’échange de livres dès la rentrée scolaire prochaine d'octobre 2015 à octobre 2016 pour aller à la rencontre des personnes tout près de chez eux dans différentes villes du Maroc.

Par ailleurs, BOOKSWAPR a lancé récemment une campagne de crowdfunding afin de lever des fonds notamment pour l'organisation davantage d’événements autour du troc de livres, l'amélioration du site et le développement de l'application mobile…

*Je tiens à remercier Ali Stouky pour toutes ces informations.