dimanche 20 décembre 2015

Souad Sbibi, une jeune femme technicienne de troupe

D’origine d’Oujda, Souad Sbibi est titulaire d’un baccalauréat en sciences mathématiques en 1997 à El Aïoun Sidi Mellouk (village situé à 60 km d’Oujda) où elle était parmi la première promotion de cette branche là-bas. Une fois son baccalauréat en poche, elle prépare son Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) en Génie électrique à l’Ecole Supérieure de Technologie d’Oujda où elle était en première année la seule étudiante fille parmi une promotion de 70 étudiants garçons.

Boulimique d’études techniques, Souad Sbibi a suivi une deuxième formation en maintenance des systèmes automatisés pendant une année et a préparé aussi un diplôme de technicienne en bâtiment et génie civil et elle était parmi les lauréats de cette branche.

Après ses études pointues, Souad Sbibi a commencé enfin à travailler et a participé dans un projet de construction d’autoroutes en tant que technicienne de travaux de chantier. Souad Sbibi a expérimenté des conditions difficiles comme travailler en plein air,  dans la poussière et sous la chaleur, avoir un contact avec des ouvriers hommes et faire des déplacements fréquents…

C’est à cause justement de toutes ces conditions difficiles, en plus de la non stabilité de cet emploi,  qu’elle décide de changer de voie du jour au lendemain en passant un concours du Ministère de la Culture pour occuper le poste de technicienne de son et d’éclairage et ce depuis 2007 après son admission.

Souad Sbibi a d'abord été affecté à la Maison de la Culture de Sidi Rahal dans la région de Marrakech, pour devenir ensuite un cadre administratif jusqu’à nos jours au sein de la Direction Régionale de la Culture à Marrakech. Grâce à son travail, elle a obtenu récemment sa carte d’artistes spécialité en art dramatique.

Souad Sbibi nous confie que travailler comme technicienne de son et d’éclairage dans une salle de théâtre, est aussi pénible que le travail de technicienne de chantier. En effet, elle doit travailler tard le soir et utiliser un matériel lourd à déplacer comme une échelle ou des projecteurs…Malgré cela, elle s’en réjouit car elle est passionnée d’art et de culture.

A part la formation continue dont elle peut bénéficier à l’administration, Souad Sbibi est autodidacte et a suivi plusieurs formations (des fois payantes) en audiovisuel, en photographie, en reportage et dans le journalisme. Par ailleurs, lorsqu’elle était encore en poste à Sidi Rahal, Souad Sbibi s’était inscrite à la Faculté des Lettres Cadi Ayyad de Marrakech pour préparer une licence professionnelle en études cinématographiques et audiovisuelles qu’elle a obtenue en 2010.

A côté de son travail administratif actuel à Marrakech, Souad Sbibi n’a pas cessé de travailler comme technicienne de troupe, mais en freelance. Elle se déplace souvent  en tournée dans plusieurs villes (comme Tétouan, Ben Guerir, Ait Ourir, Oujda, Tata, Nadour, Fès, Meknès, Zagora et Kelaat Magouna) avec des troupes de théâtre comme « Le Club Artistique Marrakech Coumidia » qui est parmi les plus anciennes troupes de théâtre à Marrakech.

Par ailleurs, Souad Sbibi est passionnée de musique, de sport et de photographie. Elle a suivi des cours en solfège et joue un peu le violon. En sport, Souad Sbibi a obtenu il y a longtemps une ceinture noire de Karaté. Elle consacre un peu de son temps libre aussi au travail associatif. Son travail photographique reste encore modeste, mais Souad Sbibi a déjà eu l’opportunité d’exposer dans le cadre des expositions collectives dédiées aux jeunes photographes ici au Maroc et ailleurs. En effet, grâce à « L’association Ibdaa pour l’art et la culture » de Ben Guerir, Souad Sbibi a participé à une exposition de photographie à Gabès en Tunisie en mars 2014 dans le cadre du premier festival du cinéma de l’environnement.

Energie débordante, intelligence de l’esprit et polyvalence, Souad Sbibi a toutes les qualités pour accomplir son métier actuel ainsi que les métiers précédents qu’elle a occupés et encore d’autres métiers. C’est une jeune femme aux multiples talents dont seul son entourage en a conscience…


*Je tiens à remercier Souad Sbibi, cette petite génie, d'avoir accepté de partager généreusement avec les lecteurs tous ces détails sur son parcours professionnel intéressant et je tiens à la remercier aussi pour la photo.

dimanche 22 novembre 2015

Galerie Bab Doukkala, la première galerie publique à Marrakech


Située à proximité des bouquinistes de Bab Doukkala, la galerie Bab Doukkala a été restaurée et inaugurée vers la fin des années quatre-vingt. Elle est la première galerie publique ouverte à Marrakech. Malgré cela, la galerie Bab Doukkala est devenue un espace négligé avec le temps. Certaines personnes oublient même son existence, vu que cette galerie avait fermé ses portes à maintes reprises.

© MB, L'entrée de la galerie Bab Doukkala

Les années de gloire, cette galerie les a connues surtout à ses débuts. La galerie avait effectivement bénéficié d’un grand intérêt de la part des responsables, des artistes et des visiteurs. Dotée dans le passé de quatre gardiens qui veillent sur les lieux, la galerie Bab Doukkala était ouverte même le weekend. Cet espace d'art a exposé pour des artistes marocains dont des grands peintres (comme Farid Belkahia, Benalal, Hassan Glaoui, Moulay Ahmad Drissi, Mellakh, Melihi, etc.), des photographes et sculpteurs. La galerie a exposé souvent la collection personnelle du Ministère de la Culture, mais aussi pour des artistes internationaux venus d'Europe, d’Asie et des Etats-Unis.

A l’instar de la galerie Bab Rouah de Rabat, la galerie Bab Doukkala a été initiée par le Ministère de la Culture. Celle-ci peut accueillir principalement des expositions, mais aussi des tables rondes et conférences. « Bab » ou « porte » Doukkala a été fondée par les Almohades. Il existe plusieurs portes ou remparts à Marrakech comme à Rabat et dans d’autres villes. Ce sont des portes militaires qui servaient à protéger la ville et la fermer pendant la nuit. La galerie Bab Doukkala représente donc un monument historique à préserver. Et sa fonction militaire de jadis a été transformée aujourd'hui à une fonction culturelle et artistique.

© MB, Intérieur de la galerie, exposition collective en cours

A l’occasion de la 10ème édition de la nuit des galeries qui a eu lieu le vendredi 13 novembre 2015, la galerie Bab Doukkala a accueilli cet événement avec la galerie Arcades (l’espace de la fontaine historique Lalla Aouda). Située dans le même quartier de Bab Doukkala, la galerie Arcades qui abrite l’association Atelier de Marrakech, est considérée aussi comme une galerie publique[1].

Il est à rappeler que « La nuit des galeries » est un événement artistique national organisé par le Ministère de la Culture dont l’objectif principal est à la fois de revaloriser le travail des artistes déjà connus et mettre l’accent sur des artistes encore moins connus. Le travail de ces artistes est exposé à cette occasion dans les galeries publiques du Maroc.

A côté de cet événement annuel, la galerie Bab Doukkala a besoin davantage de revalorisation à tous les niveaux et durant toute l’année (restauration, nettoyage, sécurisation des lieux, programmation régulière des expositions et médiation culturelle autour de la galerie et de ses événements). Cette revalorisation est devenue nécessaire, car il n'y a maintenant qu'un seul gardien qui s’occupe de la galerie. Et il n’existe malheureusement pas une véritable communication autour de cette galerie même sur le site web du Ministère de la Culture[2]...

 * Je tiens à remercier encore une fois M. Abdelghani Ouida pour toutes ces informations sur la galerie Bab Doukkala et précédemment sur la galerie Arcades: les deux galeries publiques de Marrakech qu'on doit visiter régulièrement.

mercredi 14 octobre 2015

Culture en dehors de la capitale


« Trempl’art » à Aghmat

Les jeunes de l’association Let’s move se sont mobilisés en organisant récemment à Aghmat et en plein air un « Trempl’art » dédié à plusieurs expressions d’art : danse, musique et  théâtre…

© Association Let's move,  Collectif de percussion BEAT THAT DRUM

Cet événement (qui a eu lieu lundi 5 octobre 2015) existe déjà depuis 2013 et a été organisé au début dans le cadre de la semaine culturelle d’Aghmat. Cette année ce sont les jeunes de l’association Let’s move (créée en 2014) qui l’ont organisé et ont donné rendez-vous à leur public sur la place de Mouatamid Ibn Abbad à Aghmat.

Aghmat est, à titre de rappel, une ville historique qui abrite le tombeau du grand poète andalou Al Mouatamid Ibn Abbad où il a été exilé. C’est aussi la ville natale de Zineb Nafzaouia, l’épouse du sultan almoravide Youssef Ben Tachefine. Malgré l’histoire riche de cette petite ville et sa proximité de Marrakech, Aghmat est resté un endroit oublié. Aujourd’hui, les jeunes d’Aghmat ont décidé de revaloriser leur ville et d’utiliser en l’occurrence la culture comme levier de développement durable.

A côté des rencontres publiques organisées à Aghmat comme ce dernier « Trempl’art », l’association Let’s move propose aux jeunes du monde rural plusieurs ateliers artistiques et clubs dont un club de lecture, un club de théâtre, un club de cinéma et un club de journalisme et de communication…

Cette association à but non lucratif est composée de plusieurs membres dont Noureddine Ezarraf de la direction artistique, Abdel Monaim Msodi du comité d'organisation, Aimad El Modden en communication et Samraa Uzat dans l'administration…

Pour suivre les activités de cette association, voici leur page facebook :

mardi 29 septembre 2015

Une fontaine historique qui se transforme en galerie

Fontaine Lalla Aouda et galerie Arcades

Située dans l’ancienne médina de Marrakech à Bab Doukkala, la galerie Arcades abrite « Atelier de Marrakech » dédié à l’art et à la culture. Il s’agit en fait du local d’une association à but non lucratif qui regroupe plusieurs artistes dont son président : le calligraphe Abdelghani Ouida. Cette association est composée de membres de Marrakech et d’ailleurs et elle est active aussi bien au Maroc qu’en France.


La galerie Arcades est un véritable trésor historique. Il s’agit de l’espace de la fontaine de Bab Doukkala bien connue des marrakchis et fondée avec la mosquée de Bab Doukkala par la mère de Mansour Eddahbi, Lalla Aouda Saadia de la dynastie saadienne. La fontaine ou Skayyat Lalla Aouda qui se trouve à proximité de cette mosquée, servait principalement d’une fontaine pour les ablutions. Elle sert à présent de local à cette association depuis sa délégation par la Direction de la Culture de Marrakech à celle-ci.

Une restauration partielle de cet espace a été réalisée dans le cadre d’un projet européen REMEE (redécouvrons ensemble le patrimoine de l’eau en Méditerranée) du programme Euromed Héritage IV. Il y a également une coopération entre l’association Atelier de Marrakech et la Mairie de Longlaville (France) qui a permis de réhabiliter davantage les parties dégradées de la fontaine.

Depuis sa création en 1994, Atelier de Marrakech a exposé pour plusieurs artistes de différentes disciplines dont des peintres, sculpteurs, calligraphes et photographes. Cette association a permis notamment aux jeunes artistes émergents de Marrakech et d’autres villes d’exposer pour la première fois. Grâce à leur passage à la galerie Arcades, certains artistes ont pu gagner de notoriété sur le marché d’art. Faut-il rappeler que les galeries et espaces d’expositions étaient moins nombreux à Marrakech jusqu’aux années quatre-vingt-dix ?

Par ailleurs, cet atelier organise des expositions hors les murs (de la galerie Arcades) dans le cadre des expositions locales, nationales et internationales en marge des festivals et événements artistiques au Maroc ou à l’étranger. A côté de son rôle principal, celui de découvrir des talents en herbe et leur permettre d’exposer au sein de cet espace public, l’association propose des formations et  ateliers au profit d’un jeune public dont des cours de calligraphie, de peinture et de dessin au sein de la galerie Arcades ou dans des hôpitaux et maisons de bienfaisance.

En outre, plusieurs artistes internationaux sont venus exposer à la galerie Arcades dans le cadre d’un programme d’échange et de partenariat. La galerie Arcades reste ouverte à toute proposition qui pourrait la rendre encore plus visible et mieux présente sur la scène artistique. Cette galerie mérite bel et bien d’être visitée d’abord pour découvrir cette fontaine et son architecture sous forme d’arcades, ensuite pour voir ses expositions et son projet artistique qui existe depuis plus de vingt-ans…

* Je tiens à remercier M. Abdelghani Ouida de m'avoir communiqué toutes ces informations précieuses sur ce bel espace et pour la photo aussi.

mardi 22 septembre 2015

Le conteur n'a plus "sa place"!

Décidément, la place de Jamaa El Fna ne voit plus d’un bon œil ni les bouquinistes[1] ni les conteurs qui occupent "la place". En effet, après que les bouquinistes soient déplacés depuis bien longtemps et définitivement de la place Jamaa El Fna à Bab Doukkala vers la fin des années quatre-vingt. C’est au tour des conteurs depuis les années quatre-vingt-dix de quitter l’un après l’autre "la place", "leur place" pour aller chercher ailleurs...

Heureusement qu’il existe de bonnes initiatives et des projets de qualité pour accueillir certains conteurs et artistes en manque d’espaces et d’opportunités. En effet, depuis quelques années déjà, certains riads se transforment en véritables centres d’art de part la richesse de leur programmation, la régularité et la fréquence de leurs activités[2].

Le conteur retrouve dès lors un cadre et s’adapte, même s’il s’agit d’un espace fermé et différent de celui auquel il s’était habitué, pour rencontrer son public habituel. Mais aussi un nouveau public : un public féminin qui ne pouvait pas auparavant assister à la halqa de Jamaa El Fna. Le conteur peut également expérimenter de nouvelles performances en fonction de son public et des rencontres réalisées avec d’autres conteurs en herbe.

Il était une fois, Hikayat Morocco

Surnommé "El Haj" ou "El Marrakchi", ce conteur professionnel avait quitté la place de Jamaa El Fna depuis 1992. El Haj travaille désormais en collaboration avec Hikayat Morocco. Il s’agit d’une communauté composée de jeunes étudiants universitaires de Marrakech : Malika, Sarah, Mehdi et Jaouad ainsi que de nouveaux membres comme Soumia et Amine, accompagnée de Melissa, la coordinatrice de ce programme. Le démarrage de ce projet a eu lieu parallèlement avec l’ouverture du Café Clock de Marrakech en 2014.

Au sein de cette communauté, le conte est étudié et traduit en anglais et en français tout récemment afin de le présenter sous les trois versions chaque lundi et jeudi au café Clock gracieusement devant le public. Ce public qui s’élargit de plus en plus et qui comprend des arabophones, des anglophones et désormais des francophones. En outre, l’originalité de cette communauté réside dans le fait qu’elle est composée de conteuses filles.

Hikayat Morocco va devenir plus tard une organisation à but non lucratif pour la sauvegarde et la protection du conte en particulier et du patrimoine oral en général tout en continuant de le transmettre de génération en génération. C’est ce que El Marrakchi est en train de réaliser concrètement avec ses jeunes apprentis.

Hikayat Moroccco se déplace dans d’autres villes comme Essaouira et Béni Mellal, mais aussi dans des villages pour aller à la rencontre des enfants et des adultes. Cette communauté réalise également des collaborations avec des étudiants britanniques et américains pendant leur séjour au Maroc. Elle peut aussi donner des spectacles de contes privés et payants dans des hôtels et riads. Et L’argent récolté par celle-ci va au profit des projets de charité surtout pour les enfants vivant dans les villages.

Par ailleurs, le café Clock propose plusieurs autres activités à part le contre chaque lundi et jeudi avec Hikayat Morocco. Il s’agit d’un programme hebdomadaire bien ficelé, par son jeune responsable Mohamed Rebouj, et dédié tout particulièrement au patrimoine oral qui comprend : Houwariyat chaque samedi, Gnawa chaque dimanche, musique africaine chaque mardi. Mais aussi une jam session ou un showcase avec un nouveau groupe chaque mercredi. Des leçons du luth (el oud), des cours de calligraphie arabe et des cours de cuisine…

Pour plus d’informations, voici les pages facebook de Café Clock Marrakech et Hikayat Morocco.
https://www.facebook.com/Hikayat-Morocco-1460083840906772/timeline/

*Je tiens à remercier Mohamed Rebouj et Mehdi El Ghaly pour les informations et les photos.


[1] Voir article : Omar Zouita, le bouquiniste « conscient »
[2] Voir article : Marrakech, prochaine capitale de la culture au Maroc ?

lundi 14 septembre 2015

Marrakech a enfin son festival du livre !


Cette rentrée s’annonce un peu spéciale à Marrakech qui abrite la 1ère édition de son festival du livre. En effet, Marrakech se dote enfin d’un festival du livre digne de ce nom à l’exemple de Casablanca dont le Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL) est arrivé déjà à sa 21ème édition en février 2015 ainsi que Tanger et son salon international du livre et des arts qui a célébré sa 19ème édition en mai 2015.

Organisée par l’association Le Kitab Bleu, la 1ère édition de ce festival du livre de Marrakech aura lieu le week-end du 24 au 25 octobre prochain à la Maison de la Culture (Dar Attakafa) de cette ville. Les organisateurs de ce festival sont composés des deux fondateurs du salon du livre de l’île de Ré et d’une éditrice installée à Marrakech depuis 10 ans. Il s’agit de Joschi Guitton, Stéphane Guillot et Emmanuelle Sarrazin.



Dédié à la mise en lumière des auteurs marocains francophones contemporains, ce festival - parrainé par le journaliste Patrick Poivre d’Arvor et Sapho et dont le Président d’honneur est Pierre Bergé - promet d’être riche et varié au niveau de sa programmation. Plusieurs poètes, journalistes, essayistes, nouvellistes et romanciers de différentes générations participeront à cette 1ère édition dont les trois invités à l’honneur : Mahi Binebine, Yanick Lahens et Vénus Khoury-Ghata. Ainsi que d’autres auteurs comme Kenza Sefrioui, Leïla Slimani, Abdellah Taïa, Moha Souag, François Salvaing, Kaoutar Harchi, Lamia Berrada Berca, Yassin Adnan, Mohamed Bennis, Mohamed Nedali, Driss Ksikes, Guillaume Jobin, ElMehdi Elkourti, Hicham Houdaïfa, Driss Jaydane, Abdellah Baïda, Aziz Binebine, Ali Chraïbi, Abdelghani Fennane et Reda Dalil.

Des ateliers d’écriture seront également au programme dont un atelier d’écriture dramaturgique qui sera animé par Brahim Hanaï au profit des étudiants et un atelier dédié à l’écriture poétique avec Monique Mesplé-Lassalle. Les enfants à partir de 5 ans pourront aussi prendre part à ce festival et venir assister (le samedi) aux contes qui seront présentés par Abdellatif Targhaoui. Ce dernier contera également pour les adultes (le dimanche). On notera également la présence de deux calligraphes.

Les organisateurs nous apprennent qu’ils souhaitent aborder le livre sous toutes ses formes artistiques, culturelles, populaires et autres. Et souhaitent que ce festival soit un réel lieu de rencontres et d’échanges autour du livre et étendre déjà pour cette première édition aux ouvrages arabophones et peut-être anglophones.

Par ailleurs, les organisateurs nous expliquent aussi que ce premier Festival du livre de Marrakech n’aurait pu avoir lieu sans l’aide et la confiance de M. Pierre Bergé, M. Madison Cox, M. Quito Fierro (Fondation Majorelle), M. Hassan Benmansour (Dar Attakafa), de M. Claude Azières, de M. Pierre Raynaud (L’Institut français de Marrakech), de Mme Bauchet-Bouhlal (Es Saadi gardens and resorts), M. Fabrizio Ruspoli (La Maison arabe), Mme Priti Paul (Sahara Palace Hôtel) et bien d’autres personnes qui ont cru à ce projet. Projet dédié à la lecture, la littérature et le livre sous toutes ses formes.

*Je tiens à remercier M. Joschi Guitton de m’avoir communiqué toutes les informations nécessaires à propos de ce nouveau festival.

lundi 31 août 2015

Evénement virtuel ou physique?

Désormais, la tendance est à l’organisation des événements virtuels sur les réseaux sociaux. Organiser des événements à petit budget, voire à 0 dhs est le principe de cette démarche, mais pas que ! Quelles sont les avantages et les inconvénients d’une telle initiative?

Un événement virtuel ne nécessitera à mon avis ni  espace, ni budget, mais surtout une idée et une brillante idée même, pour garantir son succès et sa grande diffusion auprès du plus grand nombre d’internautes. Sinon, un événement virtuel est bien destiné à un public cible. Or, sa réussite est toujours liée au nombre de participants et à leur engagement « virtuel ». 

Les inconvénients de ce type d’événements sont, selon mon point de vue, moins nombreux. Il n’y aura pas par exemple d’échanges réels, ni de rencontres avec les personnes concernées. En plus, la participation de certaines personnes n’est pas souvent honorée le jour J.

L’idéal est peut être qu’un événement virtuel se transforme en événement physique surtout après son succès virtuel. Et qu'un événement physique soit toujours accompagné de sa version numérique...

Et vous préférez-vous un événement virtuel ou physique ou les deux à la fois ?

lundi 24 août 2015

FNAP, le festival qui date des années soixante


Le Festival National des Arts populaires célèbre cette année sa 50ème édition. L’année dernière, le FNAP a été organisé en septembre au lieu de juillet. L’édition de l’année dernière a été reportée jusqu’à septembre pour en faire une édition spéciale à l’occasion du lancement du projet de la création de la cité des arts populaires à Marrakech.

Appelé à l'origine « Le Festival National du Folklore », différents organisateurs ont tenu à pérenniser cet événement jusqu’à nos jours. Organisé à présent par la fondation des festivals de Marrakech, le FNAP est à priori le plus ancien festival du Maroc...

Voici un bel article qui raconte l'histoire de ce festival en détails

Et voici deux liens pour voir deux affiches anciennes de ce festival : une première qui date de 1964 et une deuxième qui date de 1966.

lundi 17 août 2015

Consulter Culturetheque.com pendant les vacances !


Vous avez lu tous les livres qui sont disponibles chez vous et votre librairie ou votre bibliothèque sont fermées pendant les vacances d’été. Il se peut aussi que votre carte d’adhésion ait déjà expiré et que vous n’ayez pas le budget en ce moment pour acheter de nouveaux livres. Que faire ? Que lire ? Vous pouvez profiter d'une inscription gratuite de trois semaines déjà sur Culturethèque.com pour lire des e-books et consulter la presse en version numérique.

Lancée depuis février 2013 par le réseau culturel français à l’étranger, Culturethèque est une plateforme qui a été créée pour accompagner et compléter normalement l’inscription payante à la médiathèque de l’Institut français de votre ville. Lorsqu’on vous remet votre carte d’adhésion qui vous permet le prêt de livres papier, on vous communique également vos identifiants à la bibliothèque numérique : Culturethèque. Ou l’inverse, vous pouvez consulter d’abord cette plateforme à distance et gratuitement pendant les trois semaines d’essai et vous irez ensuite s’inscrire à la médiathèque pour prolonger cette période avec une adhésion annuelle.

Depuis Janvier 2015, le prêt de livres numériques devient accessible à partir de Culturethèque. Et la nouveauté de la rentrée scolaire prochaine au niveau de la médiathèque de l’Institut français est l’inscription gratuite annuelle au profit des enseignants qui doivent se présenter entre le 1er septembre et le 31 octobre 2015. 

lundi 10 août 2015

L’Ivre d’Images, bien plus qu’une librairie


Ouverte depuis décembre 2013 à Marrakech, L’Ivres d’Images est une nouvelle petite librairie spécialisée dans la vente du livre ancien. Elle propose des livres anciens dont des livres politiques et historiques sur le Maroc, mais aussi des images anciennes et cartes postales du Maroc.

Rareté et originalité c’est ce qui distingue et caractérise cette librairie. En effet, cet espace est une mine de petits trésors dénichés par son propriétaire français Alain Roëls. Cet ancien journaliste qui, avant de s’installer à Marrakech, s’était déjà reconverti en France dans la collection du livre ancien après une carrière de vingt ans dans le journalisme là-bas.

Alain Roëls, ce fin connaisseur du livre mais aussi de la presse nationale et internationale propose à la librairie des anciens numéros de Lamalif. Cette revue culturelle, économique et sociale qui a marqué la presse marocaine de l’époque et qui a disparu subitement depuis 1988. Il y a également des livres en reliure et des beaux livres. Ainsi que des lectures intéressantes à propos des souverains marocains et du protectorat français, sur l’histoire de Marrakech et d’autres villes…

L’Ivre d’Images possède aux alentours de 5000 livres dont des romans à petit prix (à partir de 20 dhs uniquement) et près de 300 photos anciennes du Maroc en tirages originaux dont les dates allant de 1880 à 1960. En plus de 3500 cartes postales anciennes du Maroc. De quoi ravir les collectionneurs et les bouquineurs.

Alain Roëls organise également des signatures de livres au sein de la librairie et reçoit des auteurs marocains et étrangers. La librairie avait reçu par exemple Soufiane Chakkouche, auteur de « L'inspecteur Dalil à Casablanca » et Guillaume Jobin auteur de « Lyautey le résident »…

Pour plus d’informations, voici le site et la page facebook de la librairie

*Je tiens à remercier Alain Roëls pour les informations et pour les photos.

lundi 27 juillet 2015

Le crowdfunding en question

Qu’est-ce que le crowdfunding et bien d’autres questions posées directement aux pionniers du crowdfunding au Maroc : Smala & Co. 

Le crowdfunding, c’est quoi ? Et quelle est sa date d’introduction au Maroc ?

Le crowdfunding est littéralement, le financement par la foule. C’est une méthode de financement participatif dans laquelle un porteur de projet sollicite la contribution financière de sa communauté en échange, en fonction du modèle, d’une contrepartie ou d’une partie du capital. Il permet avant tout de constituer une communauté autour d’un projet et de bénéficier d’une exposition positive auprès du grand public. Avec smala & co nous avons été les premiers à introduire ce concept au Maroc en juin 2014, même si certains marocains avaient déjà expérimenté ces pratiques sur des plateformes étrangères. 

Smala, c’est quoi ?

Smala est une francisation d’un mot arabe classique « zmala ». En langue française cela signifie la famille, la tribu. En arabe classique cela faisait référence aux caravanes qui accompagnaient les touaregs dans leurs voyages. L’idée sous jacente c’est qu’ensemble, avec sa famille, ses amis et une communauté élargie, on est capable d’accomplir de grandes choses.

Smala peut travailler avec quel type d’entreprise exactement ? Et qu’est-ce que Smala peut apporter aux jeunes entrepreneurs détenteurs de projets émergents et de projets culturels notamment ? 

Nous travaillons à la fois avec des particuliers, des entreprises mais également des associations. Ils doivent porter des projets déjà muris qui présentent un intérêt général. C’est pourquoi nous privilégions quatre types d’activités : le green entrepreneurship, le social entrepreneurship, les projets culturels ainsi que les projets collaboratifs. Nous apportons aux porteurs de projets une méthodologie et un savoir-faire en matière de marketing et de communication des projets. 

Peut-on considérer que le crowdfunding est une nouvelle forme du mécénat ?

Non, dans la mesure où le mécénat est réservé aux plus aisés et qu’il exclut en général la notion de contre don ou de rémunération alors que toute personne peut décider d’aider un jeune porteur de projet plein d’avenir, à hauteur de ses moyens et surtout que dans la plupart des modèles de crowdfunding, il obtient un retour (produit, intérêts ou capital).

* Je tiens à remercier Arnaud de SMALA d’avoir répondu ouvertement à ces questions. Et je tiens à préciser que c'est grâce à la plateforme d’échange de livres BOOKSWAPR que je découvre SMALA.

lundi 20 juillet 2015

Google Cultural Institute


Google Cultural Institute ou l’Institut Culturel de Google est une galerie virtuelle qui expose des collections de galeries prestigieuses du monde entier sur leur site www.google.com/culturalinstitute


Ce site propose une visite guidée et trois grandes rubriques : « Art Project », « Evénements historiques » et « World Wonders » ou merveilles du monde. La première rubrique rassemble des collections artistiques du monde entier à découvrir en ligne. La seconde suggère d'explorer des expositions qui racontent des faits historiques. Et la troisième comme son nom l'indique présente des sites du patrimoine mondial.

Par ailleurs, les collections qui concernent le Maroc sont consultables sur la page www.google.com/culturalinstitute/browse/maroc ou en cherchant par pays. En outre, le site propose à son utilisateur de créer sa propre galerie où il peut rassembler sa sélection d'œuvres d'art à partager avec son entourage…

lundi 13 juillet 2015

Quand Marrakech était la capitale


© MB, Qoubba almoravide et mosquée Ben Youssef derrière
Depuis sa création par le sultan almoravide Youssef Ben Tachefine et selon l’histoire, Marrakech était la capitale de plusieurs dynasties qui se sont succédées au Maroc. Elle était la capitale d’abord des Almoravides, ensuite des Almohades et enfin des Saadiens. 

A partir de la fin du XIe siècle, Marrakech a commencé à connaître un développement scientifique grâce aux savants ramenés par les souverains almoravides de l’Espagne au Maroc[1]. C’est sous leur règne aussi que la bibliothèque et la mosquée Ben Youssef à Marrakech ont vu le jour grâce à leur fondateur Ali Ben Youssef. Alors que la médersa Ben Youssef a été construite plus tard sous le règne des Saadiens[2]. 


© MB, Médersa Ben Youssef

En se dotant d’écoles et de bibliothèques sous le règne des Almohades, Marrakech a pu rivaliser même avec Fès et les grandes villes andalouses en matière d’enseignement. La cour almohade a pu séduire savants et poètes grâce au mécénat[3].

Passionné de philosophie, Abou Yaâcoub Youssef (1163-1184) va pouvoir rencontrer le cadi Mohammed Ibn Rochd (Averroès), sous l’incitation d’Ibn Tofayl (lui-même grand philosophe). Le sultan, qui va apprécier le génie de ce philosophe andalou dès leur premier contact, va le convoquer plus tard pour lui demander de traduire les écrits d’Aristote[4]. Marrakech va devenir ainsi « centre de la philosophie arabe à son apogée » comme l’a qualifié Gaston Deverdun[5]. N’est-ce pas sous l’encouragement d’un prince que des traductions aussi importantes dans l’histoire voient-elles le jour ?

A côté de son soutien pour les philosophes, Abou Yaâcoub Youssef (pendant son séjour beaucoup plus à Marrakech, alors capitale des Almohades, qu’à Séville) aimait s’entourer de poètes, de médecins et mathématiciens. Il les encouragea à écrire en leur accordant des pensions et gratifications[6]. Son fils Abou Youssef Yaâcoub (1184-1198/9), appelé aussi Yaâcoub al-Mansour (le Victorieux), a essayé de perpétuer le mécénat tel qu’il a été pratiqué par son père au profit des arts et des lettres. Or, sous l’influence des fouqahas andalous, il exila le philosophe Ibn Rochd à Lucena, près de Cordoue pour un certain moment. Il brûla aussi ses livres avant qu’il ne décida finalement de le rétablir sous sa protection, comme il était sous le règne de son père. Ce philosophe a rejoint effectivement Marrakech où il est resté jusqu’à ce qu’il mourra en 595/1198[7].

© MB, Minaret de la Koutoubia
Par ailleurs, Abou Yaâcoub Youssef a dû installer le quartier des Librairies (derb al-Koutoubiyyine), autour de la mosquée des Librairies (jamiî al-Koutoubiyyine). Celle-ci a été fondée par son père Abd al-Moumen sur les ruines du palais almoravide Qasr al-Hajar à Marrakech[8].

* Ce texte est extrait de mon mémoire de fin d'études.



[1] G. DEVERDUN, Marrakech des origines à 1912, Tome I, Editions Techniques Nord-africaines, 1959, p. 131.
[2] Ibid, p.373.
[3] Ibid, pp. 260, 261 et 265.
[4] Ibid, pp. 206 et 207.
[5] Ibid, p. 205.
[6] L. BENJELLOUN-LAROUI, Les bibliothèques au Maroc, Collection Islam d’hier et d’aujourd’hui, Editions G.-P. Maisonneuve et Larose, 1990, p. 27.
[7] Ibid, p. 28.
[8] Ibid., pp. 27 et 28.

lundi 6 juillet 2015

Le ramadan culturel رمضان الثقافي

Sacré, le mois du ramadan est une période culturelle par excellence aussi. En effet, de plus en plus d'organisateurs privés ou publiques adaptent une programmation spécifique à ce mois. Une programmation qui peut varier entre chants soufis, poésie mystique et musique sacré comme madih et samaa...

Le religieux et le culturel s'entremêlent, car chaque pays voire chaque ville a ses propres traditions ancestrales pour célébrer le ramadan avec certains points communs. Or, l'ambiance du ramadan reste en général la même dans tous les pays musulmans.

Au Maroc par exemple, le ramadan est accentué par plusieurs petites célébrations religieuses tout au long de ce mois. Il y a le 15ème jour qui est important, mais aussi la nuit du destin qui est célébrée le 27ème jour. Ces deux nuits, ainsi que les dix derniers jours du ramadan sont marqués par davantage de prières dans les mosquées. Ces lieux de culte qui sont embellis pendant le ramadan.

Une fois les prières terminées, place à l'hospitalité et à la générosité chez soi. Les liens familiaux doivent être renforcés à travers les visites. Des petits festins sont organisés le soir spécialement à ces occasions.

Par ailleurs, le mois du ramadan est une belle occasion pour développer les opérations caritatives et cultiver la culture de solidarité. C'est un mois qui doit mettre en avant tout ce qui touche à l'humanitaire et aux bonnes actions. Ces actions qui ne doivent pas être l'apanage du mois du ramadan uniquement...

lundi 29 juin 2015

"Soufi, mon amour"

Cet article invité a été rédigé et publié par Mohamed Anouar Sadiq en date du 6 mars 2015 sur son blog zlivresque.blogspot.com
Vice-président au "Réseau de lecture au Maroc", Mohamed Anouar Sadiq est fondateur de plusieurs blogs dont "le zèle livresque" et la page Facebook "Le Sadiq" https://www.facebook.com/AnouarsBlog
Je tiens donc à remercier ce blogueur, de m'avoir autorisé à republier ce texte qui décrit surtout ses impressions de lecture à propos de "Soufi, mon amour" d'Elif Shafak. Lui qui est un grand lecteur et passionné de littérature turque. Ce roman a fait l'objet, à titre de rappel, d'une rencontre, organisée par le réseau de lecture de Marrakech et modérée par Asmaa Farah présidente du réseau local et Mohamed Anouar Sadiq du réseau de Casablanca. Cette rencontre, à laquelle j'ai eu l'occasion d'assister, a eu lieu le 29 mai dernier au café littéraire Karma à Marrakech.

En cette journée bénite soit-elle, j’ai terminé l’écrit d’Elif Shafak, « Soufi, mon amour ». Un écrit qui m’a transporté hors temps et espace. Richissime œuvre comportant deux parties l’une traitant la rencontre de Shams (Soleil) de Tabriz derviche errant et le très réputé Mewlana Djalal Dine Rûmi qu’on définit comme un mystique persan musulman qui a profondément influencé le soufisme et qui a reçu très tôt le surnom de Mawlānā, qui signifie “notre maître”. Son nom est intimement lié à l’ordre des “derviches tourneurs” ou Mevlevis, une des principales confréries soufies de l’islam, qu’il fonda dans la ville de Konya en Turquie. Il écrivait tous ses poèmes en persan (Iranien). La rencontre de ses deux hommes va enfanter la Sema célèbre danse soufie. Une histoire encrée dans un conte romanesque entre Aziz (Ecrivain errant) et Ella femme au foyer au service d’un éditeur.

Succulente, est l’adjectif qui collerait le mieux à cette écrivaine bourrée de talent. Par son style et sa narration, Elif m’a fait chavirer de bout en bout, me gardant en haleine et me donnant envie de lire son œuvre avec la plus grande des attentions. Les parenthèses ouvertes et refermées aussitôt m’emmenèrent dans une valse éternelle loin de la réalité aussi déprimante et amère qu’elle le soit.

Stimulant, c’est là où j’ai trouvé le S de soufi (Sufi en Anglais). Soufi mon amour a stimulé les sentiments que j’avais ressentis à ma première lecture de « Samarcande » d’Amine Maalouf. Moult sensations ont dansé dans mes entrailles au rythme de la sema. Entre hésitation et courage se cachaient amour et haine, cruauté et compassion, survolée de désir et de répulsion embrassant foi et blasphème.

Utopique, peut-être ou pas (pour l’U de Sufi). Le rêve de Chams de Tabriz et Mawlana Rûmi de voir un monde chanter et danser à l’unisson sous les mélodies de l’amour et du Ney. L’utopie fait partie intégrante du rêve qu’ils ont enfanté par leur amour, leur sagesse et leur empathie envers tous ceux à qui la vie n’a pas offert de cadeau pour une raison ou une autre. Un regard doux pour une catin, une caresse pour un lépreux et des mots pour un ivrogne.

Fabuleusement narré, le livre avec ces quarante-quatre règles manifeste son pouvoir sur les personnages, mais aussi sur le lecteur que je suis. Chaque règle prononcée était l’occasion pour moi de méditer dans son sens dissimulé « Al-Batn ». Suivant ainsi les percepts de Chams dans sa compréhension des textes sacrés ou je cite "il y a quatre niveaux de la compréhension des textes sacrés les trois premiers atteignable par la volonté de l’homme tandis que le quatrième n’est atteint que par un don divin." À chaque instant de notre courte vie, on rencontrera une situation où l’usage des règles de chams peut paraître une normalité et d’un pouvoir déconcertant. 

Enfin, j’aurais pu partager avec vous un billet ou seuls des critiques y seront placées. Mais j’ai choisi de partager avec vous les sentiments que ce manuscrit m’a apporté. Le seul bémol d’Eli Shafak et cette mention d’une anecdote où elle invite la Leila de la Djahiliya à l’époque Abassid de Haroun Rachid. Je termine sur cette note en souhaitant à tous et à toutes d’emprunter le chemin de l’amour, seule voie pour trouver la paix intérieure, la même que moi j’ai trouvé dans la voie du SoufI.

*« Soufi, mon amour » Elif Shafak Editions Phébes, existe aussi en format poche aux éditions 10/18.
*Billet rédigé quelque part entre Marrakech et Casa un Avril 2013 et mis à jour un 06 mars entre Kenitra et Casa.

Mohamed Anouar Sadiq

lundi 22 juin 2015

Quand la calligraphie arabe inspire la jeunesse

L’histoire de la calligraphie arabe n’est pas récente. Elle remonte à priori à la toute première écriture du Coran. L’apparition de cette écriture est donc étroitement liée à l’avènement de l’Islam. Utilisée de prime abord sur papier, la calligraphie arabe sera utilisée après sur différents supports comme la céramique et le plâtre. A présent, la calligraphie arabe est devenue de plus en plus sophistiquée. Elle est utilisée pour créer des logos, dessins et designs destinés à différents usages…

© Hecham Amajjoud

Il y a certes de grands calligraphes arabes et étrangers qui ont participé au rayonnement de l’art de la calligraphie arabe en Orient et en Occident. Une véritable promotion de cet art a été réalisée à travers des expositions internationales et des festivals pour devenir finalement un art universel. Mais il y également une jeune génération de calligraphes marocains méconnus encore du grand public. Ce sont des jeunes passionnés de cet art qui apprennent petit à petit tout en imitant le travail des grands maîtres. C’est le cas du jeune artiste Hecham Amajjoud.


Hecham Amajjoud en pleine création

Né en 1994 à Skhirat et d’origine berbère, Hecham Amajjoud a appris tout seul la calligraphie arabe en expérimentant les différents styles d’écriture. Ce jeune calligraphe utilise son stylo moderne et mélange un peu tous les styles. Car ce qui est important pour lui, c’est essentiellement l’esthétique du dessin et son originalité.

4 œuvres signées Hecham Amajjoud 
dont la Joconde revisitée par cet artiste

A côté de la calligraphie arabe, Hecham Amajjoud maîtrise la peinture 3D, la peinture sur pierre. Mais aussi la sculpture sur bois et la sculpture sur plâtre. Passionné de décoration d’intérieur aussi, ce jeune talentueux est sollicité à présent par des propriétaires de maisons privées afin de décorer d’une manière créative et artistique les murs, les toits et les portes. Il essaie d’expérimenter plusieurs matériaux et techniques pour créer aussi bien de petites que de grandes pièces d’art…

*Je tiens à remercier Hecham Amajjoud pour ces informations sur son travail et pour ces visuels.